"Poutine n'aime pas les gens" : les confessions choquantes d'une activiste russe assassinée... pour ses idées !

"Poutine n'aime pas les gens" : les confessions choquantes d'une activiste russe assassinée... pour ses idées !

Ce mois-ci, nos confrères du Monde ont décidé de rendre hommage à Anna Politkovskaïa. En 2004, la journaliste avait critiqué Vladimir Poutine dans son livre "La Russie selon Poutine", suscitant de vives réactions. Deux ans après cet ouvrage, l'activiste a malheureusement été... Assassinée !

En février dernier, Vladimir Poutine a mis en scène une opération militaire en Ukraine, au grand dam de l'OTAN. L'objectif ? Renverser le gouvernement mis en place et réunifier "la Russie, la Biélorussie et l'Ukraine", comme l'ont souligné d'innombrables experts internationaux.

"Avec l'accord du Conseil de sécurité, j'ai décidé de mener une opération militaire spéciale. Son objectif est de protéger les personnes qui ont été intimidées par le régime de Kiev au cours des huit dernières années et qui ont été victimes de génocide. Et pour cela, nous lutterons pour la démilitarisation et la dénazification de l'Ukraine", s'est justifié le chef de l'Etat russe en évoquant la situation dans le Donbass. "On assiste à un génocide de millions de personnes qui ne peuvent compter que sur la Russie". Selon lui, les "nationalistes extrémistes" - qu'il a également qualifiés de "néonazis" - ont une grande influence en Ukraine. Un danger que Vladimir Poutine souhaite éradiquer....

Pour ses opposants, ses projets ont toutefois une toute autre allure. Nombre d'entre eux ont mis en garde l'opinion publique à ce sujet. C'est le cas d'Anna Politkovskaïa, abattue à Moscou en 2006 - le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine. Assassinée pour ses idées ? Certainement pas. De plus, le commanditaire de son assassinat n'a jamais été retrouvé. Par le passé, la journaliste avait plusieurs fois utilisé sa plume pour dénoncer les ambitions de l'ex-mari de Lyudmila Chkrebneva. Mais aussi la corruption au sein de son gouvernement. Après avoir travaillé pour Novaïa Gazeta, Anna Politkovskaïa a publié un livre choc intitulé "La Russie selon Poutine". En voici un extrait, révélé ce mois-ci par Le Monde.

"Il ne nous supporte pas...".

"Longtemps, je me suis demandé ce qui avait déclenché ma révolte féroce contre Poutine. Pourquoi je l'ai pris en affection au point d'écrire un livre. Pourtant, je ne suis ni son opposante ni son adversaire politique, je suis tout simplement une citoyenne qui vit en Russie. Je ne suis qu'une Moscovite de 45 ans, c'est-à-dire que j'ai connu l'Union soviétique à l'époque de l'apogée de sa décadence communiste dans les années 1970 et 1980, et je n'ai absolument pas envie de me replonger dans cette époque ... [...]", écrit-elle. Au fil des chapitres, Anna Politkovskaïa dénonce l'hypocrisie du compagnon d'Alina Kabaïeva. Mais aussi celle de certains hommes politiques européens qui lui ont longtemps mangé dans la main. En Russie, elle affirme que l'homme politique écrase tous ses adversaires et achète constamment la paix sociale.

"Les responsables de tout ce qui se passe, c'est nous. Nous en premier lieu. Pas Poutine. Notre attitude vis-à-vis de Poutine, qui se moque cyniquement de la Russie, notre attitude qui se limite à des ' bavardages de cuisine ', a permis à Poutine de transformer le pays sans entrave au cours des quatre dernières années [...]. Nous avons réagi à ses actions et à ses discours non seulement avec mollesse, mais aussi avec peur", regrette la journaliste. "Poutine en a disposé, avec des conséquences catastrophiques pour la Russie".

Pour elle, Vladimir Poutine va provoquer la chute de son pays.... Et c'est le cadet de ses soucis. "Je ne l'aime pas parce qu'il n'aime pas les gens. Il ne nous supporte pas. Il nous méprise. Il ne nous considère que comme un moyen de parvenir à ses fins et rien de plus", assure Anna Politkovskaïa. "Le moyen d'atteindre ses objectifs de pouvoir personnels. C'est pourquoi il peut faire de nous tout ce qu'il veut, n'en faire qu'à sa tête. Nous exterminer à sa guise. Nous ne sommes rien. Et lui, bien qu'il se soit élevé si haut par inadvertance, est désormais notre tsar et notre dieu ; nous devons l'adorer et le craindre...".

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